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martedì 30 luglio 2013

Some Previews of Saria 3 - Anteprima di Saria 3 (Editions Delcourt)



About Saria


Piermatteo Kiuby Bernardi

©Delcourt édition 2012

Saria T2

La Porte de l'ange

Dans une Venise technoïde et décharnée, la belle Saria protège ses trois clés de son oncle le Doge et du démon Galadriel. Une fresque horrifique sublime, magnifiée par Federici qui reprend magistralement la suite de Serpieri.
L'histoire : En cette ère post-apocalyptique et techno-organique, la ville de Venise est rongée par l’obscurantisme. A la mort de son père, Saria Asanti hérite de trois clés mystiques, donnant chacune sur la porte des enfers, la porte de l’ange ou la porte du néant. Charge à elle de les préserver de deux entités néfastes. D’une part, le démon Galadriel dispose d’une puissance occulte… mais il ignore que Saria a les clés. D’autre part, le doge qui dirige la ville, est à la fois oncle de Saria et humanoïde. Les milices fascistes de ce dernier ont capturé Orlando, le fidèle protecteur de Saria, et ils le soumettent à la question (torture) pour le faire parler. Mais alors qu’Orlando est entravé, un mal étrange s’empare de ses entrailles et le métamorphose en monstre chtonien. Orlando brise ses chaines et s’évade, dans un déluge de feu… puis disparait dans les eaux noires de Venise. Il est recueilli amoindri sous son apparence humaine, puis soigné, par la Dyle des forçats. Cette délégation orientale est venue, comme une fois tous les 12 ans, pour disputer la légitimité du Doge, en s’appuyant sur les pouvoir de leur martyr, Ali Muslim Orfa. Saria, quant à elle, demande la protection d’un robuste banni écorché…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :  Paolo Serpieri avait débuté sur le dessin de cette série initialement baptisée Les enfers, créant ainsi un petit évènement. C’était en effet la première fois que l’artiste italien, réputé pour sa science-fiction érotique de haut-vol (Druuna !), acceptait d’être scénarisé par un tiers. Quelques soucis de santé l’ont visiblement empêché de poursuivre le tome 2… et un changement d’éditeur (de Robert Laffont à Delcourt) est encore venu brouiller les cartes. De stupéfiante manière, la série renait aujourd’hui sous un autre nom, Saria, et sous les pinceaux sublimes de Riccardo Federici. De fait, le tome 1 est réédité de conserve sous ce nouveau titre, avec une nouvelle couverture signée Federici. Il paraissait improbable d’arriver au niveau de Serpieri… Et pourtant, il suffit de feuilleter l’ouvrage, qu’on aime ou pas le registre, pour constater l’immense talent de son compatriote italien. Chaque case est un tableau de maître, susceptible d’accorder les amateurs de peintures classiques et les « gothiques », pour résumer sommairement les fans des mondes chtoniens les plus horrifiques. Visages, costumes, décors, créatures, bâtiments, prises d’angles, mouvements : rien n’est négligé, tout est remarquable. Voilà sans doute le dessin de BD le plus fignolé de l’année. Et pourtant, le scénario de Jean Dufaux est ambitieux et exigeant. Il prend pour contexte un monde décalé post-apocalyptique, mi futuriste mi historique, où les fastes de l’architecture vénitienne sont gangrénées par des réseaux technoïdes et organiques. En cette ère cauchemardesque, des religieux obscurantistes, des écorchés et des humanoïdes côtoient des créatures infernales, sous le regard malveillant de chemises noires mussoliniennes. Et les choses avancent plutôt pas mal dans ce tome 2 : les positions se crispent, l’élection attendue a lieu et Saria ouvre enfin une des trois portes… laquelle ? Bref, la trame, les personnages et leurs enjeux acquièrent pleinement leur cohérence, même si la finalité de cette fresque mystique demeure encore floue…http://www.planetebd.com/bd/delcourt/saria/la-porte-de-l-ange/16914.html#image
About Saria 2 - La porte de L'ange

Article by BD Gest

En ce temps incertain, Venise n’est plus que l’ombre d’elle-même. L’obscurantisme religieux a eu raison de la République et gangrène les âmes aussi sûrement que l’indicible mal qui ronge ses murs. 

Tous les 12 ans, pour conserver le droit de régner sur les ruines de la lagune, le doge Asanti doit affronter le Grand Cadi. Au fil des ans, sa puissance diminue inexorablement et seule la possession de trois clefs, dont l’une ouvrirait sur le Paradis, permettrait au pouvoir dogal de sortir vainqueur de cette nouvelle confrontation. Hélas, seule Saria possède le précieux sésame sans toutefois en connaître l’usage ! Après six ans d’un exil forcé, l’adolescente chassée de la ville revient en femme désireuse de se venger. Au milieu d’une cité exsangue, elle doit alors éviter les milices Fasci que son oncle a lancé à sa poursuite, mais surtout échapper à celui à qui les clés furent un jour volées, et qui, tapit dans l’obscurité, attend son heure.

Paru en septembre 2007, Les Enfers restait depuis sans suite, laissant à penser que les éditions Robert Laffont avaient voué la dernière princesse Asanti au Néant. Transférées au cours d’un mercato éditorial chez Delcourt, les aventures de l’impulsive italienne bénéficient aujourd’hui d’une seconde jeunesse et si Jean Dufaux en écrit toujours le scénario, Paolo Serpieri a cédé sa place à Riccardo Federici.

La porte de l’ange reste dans la filiation narrative des Trois clefs et l’univers déliquescent de la Sérénissime appelle certains parallèles avec La foire aux Immortels d'Enki Bilal ou, plus récemment, avec La Licorne du duo Jean/Gabella. Toutefois, sans rien ôter à la valeur d’un récit créatif et puissant, ce sont les cinquante-six pages de ce second volet du triptyque - rebaptisé Saria - qui interpellent par leur qualité.

Alors que Serpieri orientait son graphisme vers le dessin en utilisant crayonné et encre de chine pour accentuer les reliefs et donner de la texture à des planches où le biologique et le mécanique se mélangeaient en de sordides entrelacs, Riccardo Federici initie une démarche différente, plus picturale, où la couleur, la lumière et les éclairages prennent une part prépondérante notamment dans l’expressivité des personnages. Cependant, nul besoin de les comparer puisqu’ils apparaissent comme les deux facettes d’une même œuvre, à la fois distincts et complémentaires. D’aucuns apprécieront l’approche hyper réaliste et les perspectives hallucinantes de l’ancien étudiant de l'université Sapienza alors que d’autres resteront nostalgiques du trait tout en courbes et en rondeurs de l’élève de Renato Guttuso. 

Choisissant de s’inscrire dans la continuité de Paulo Serpieri plutôt que dans ses pas, Riccardo Federici impose une vision moins organique et plus fantasmagorique de la Venise imaginée par Jean Dufaux. Il livre ainsi l’un des albums les plus aboutis, esthétiquement parlant, de cette année 2012.

Work in progress: poster for the Festival of Bourges 2013 - Locandina per il Festival di Bourges 2013

















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